Nous avons pu rencontrer deux des jeunes ambassadeurs du concours « Deviens Ambassadeur de Mayotte ». Hélène Pollozec, 23 ans, étudiante par correspondance en Master de diplomatie à l’université de Londres, et Al-Farabi Said-Halidi, 17 ans, en terminale générale. Ils nous ont parlé du concours comme d’une opportunité pour faire connaître leur île sous un nouveau jour. Initialement, 13 jeunes avaient été choisis pour faire le lien entre Mayotte et l’Europe, ils seront finalement 21. Rencontre.
Qu’est ce que cela représente pour vous d’être ambassadeur de votre île, Mayotte ?
Hélène : C’est un honneur ! C’est une fierté de représenter la diversité de Mayotte ainsi que les minorités de notre territoire.
Pour moi, être ambassadeur, c’est faire le lien entre les différentes institutions, entre Mayotte et l’Europe. Ce concours est l’opportunité de montrer que notre île a de belles choses à mettre en avant. Il faut l’encourager pour valoriser ses points positifs.
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Al-Farabi : Je suis d’accord, c’est un honneur de mettre en lumière une île multiculturelle et pourtant peu connue. Mayotte est dynamique et mérite d’être valorisée.
Malgré la crise sanitaire, j’essaie d’être un ambassadeur au quotidien. Avec la charte du concours que nous avons signée, nous nous devons d’avoir un comportement exemplaire, que ce soit dans notre établissement ou dans la rue. Les personnes qui savent que nous sommes ambassadeurs peuvent nous interpeller pour nous demander ce que nous faisons concrètement ou même nous poser une question comme « c’est quoi l’Europe ? ».
Mon objectif est de changer le regard véhiculé sur Mayotte dans les médias. Ils se concentrent beaucoup sur la violence et les problèmes que rencontre notre île. J’aimerais qu’à travers ce concours nous fassions rayonner cette jeunesse talentueuse, méconnue et souvent incomprise.
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L’Europe, c’est quoi pour vous ?
Al-Farabi : Pour moi l’Europe, c’est une opportunité, une chance. L’Europe peut nous apporter beaucoup mais je pense que nous aussi pouvons apporter à l’Europe par nos différentes cultures et savoir-faire. Nous devons montrer que quelque part dans l’océan, il y a une île qui aime l’Europe et qui demande des fonds qui représentent en réalité une aide et une chance que l’on essaie de saisir.
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Hélène : Il faut aussi se remettre dans le contexte que pour les Mahorais, être français et européen, c’est extrêmement important. Nos grands-parents et nos arrière-grands-parents se sont battus pour être français. Que Mayotte fasse aujourd’hui partie des régions européennes ultrapériphériques, c’est une très grande fierté !
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Que pensez-vous de l’initiative du concours « Deviens ambassadeur de Mayotte » ?
Al-Farabi : Cette initiative est extrêmement importante et s’adresse, de surcroît, à des jeunes. Le monde de la jeunesse est dynamique alors que nous sommes souvent vus comme étant une source de problèmes.
C’est une très belle aventure humaine au cours de laquelle nous rencontrons des personnes fantastiques, notamment les organisatrices Catherine Privat et Stéphanie Consolo. C’est une expérience enrichissante qui nous permet de découvrir des institutions et leurs fonctionnements.
Et le voyage (reporté pour l’instant) à Paris, Strasbourg et Bruxelles, nous permettra de les comprendre encore mieux, de découvrir le continent et de développer notre ouverture d’esprit.
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Hélène : En effet, le concours nous a permis de mieux connaître les institutions et notamment le FSE, l’un des fonds structurants de l’Europe qui peut aider notre territoire.
Pour les jeunes ambassadeurs qui étudient et ne travaillent pas encore, cette initiative ouvre des perspectives hors de Mayotte et donne des idées pour l’orientation professionnelle.
Sur notre territoire, 60 % de la population a moins de 25 ans. Ce concours offre la possibilité à des jeunes de s’identifier à nous et de voir qu’à Mayotte aussi on peut faire des choses positives, avoir de l’ambition, réussir ses études… Cette jeunesse peut être une richesse !
